Hard Rock, émotions, et hologrammes
Comme on en parle régulièrement sur ce site et ailleurs dans les médias, le fait d’utiliser différentes technologies de création d’hologrammes pour faire revivre certaines stars qui nous ont quitté se répand. Un des premiers examples qui a marqué le monde entier remonte à 2012, avec l’apparition du regretté Tupac Shakur sur la scène du concert de Snoop Dogg lors du célèbre festival Coachella aux Etats-Unis. Depuis le succès de cette performance, le monde du divertissement s’est intéressé plus amplement au concept.
Les hologrammes et les spectacles
De plus en plus de spectacles vivants incluent des hologrammes. On assiste parfois à des artistes présents en chair et en os qui partagent la scène avec des représentations d’autres artistes en hologramme comme c’était le cas au Coachella, ou encore dans des spectacles de danse comme celui du célèbre chorégraphe français Benjamin Millepied par exemple. D’autres fois, le spectacle entier est projeté en hologrammes. C’est le cas de certains des shows présenté dans le premier théâtre entièrement holographique qui a ouvert à Hollywood en novembre dernier.
Tout pour la musique
Le monde de la musique fait partie de ceux qui utilisent le plus ce procédé, et spécialement pour faire revivre des légendes d’antan le temps d’un spectacle. Par exemple, un show holographique entier est dédié à la chanteuses jazz Billie Holiday. On a aussi vu des apparitions de Michael Jackson ou de Claude François en hologrammes à plusieurs occasions. Dans le monde du Rock, on a assisté à un show faisant revivre Ronnie James Dio, figure incontournable du groupe Black Sabbath, et un show holographique sur Franck Zappa a été annoncé… Bref, les hologrammes sont utilisés dans tous les styles musicaux, de la pop coréen au hard rock en passant par le Hip Hop et jazz.
Quelques questions légales et éthiques
Des interrogations ont déjà été soulevées à propos des lois, des droits à l’image, et d’autres notions légales qui sont encore parfois floues dans ce secteur. Pour prendre le devant sur ce type de problèmes, certains artistes ont même inclus dans leur testament leurs voeux quand à l’utilisation de leur image en hologrammes. Robin Williams par exemple, a expressement fait savoir à ses avocats et à son notaire qu’il interdisait toutes utilisations de son image sous la forme d’hologramme ou d’image de synthèse à tous buts commerciaux après sa mort, et ce jusqu’à 2039.
Mais en plus des questions légales, certains se posent des questions au niveau de l’éthique, concernant par exemple le respect des familles et des proches des défunts. En effet, la représentation holographique d’un être cher après son décès peu dans certains cas affecter des individus, et il convient de prendre ce type de cas en compte.
La légende de Pantera
Dans ce contexte, on peut relever un exemple marquant : Philip Anselmo, ancien membre du groupe Pantera, a confié récemment ne pas être prêt à monter sur scène et à jouer sous le nom de Pantera avec une représentation holographique de son ami décédé.
En 2004, Darrell Abbott, surnommé Dimebag, a été abattu pendant un concert de son groupe Damageplan dans l’Ohio par un fanatique obsédé de hard-rock. Certains racontent que le tireur en voulait à Dimebag parce qu’il le pensait responsable de la dissolution du groupe Pantera, et que c’est ce qui aurait motivé son geste. Le meurtrier alors âgé de 25 ans n’aura jamais l’occasion de s’expliquer clairement sur ses motivations puisqu’il a lui aussi été abattu ce soir-là, par un officier de police. La tragédie à bien évidemment créé un choc considérable dans le monde du rock et chez les autres membres du groupe, surtout considérant le fait que le batteur n’était autre que Vinnie Abbott, le frère de Dimebag, qui jouait lui aussi dans Pantera.
Pour Philip Anselmo, il est encore trop tôt pour jouer sous les couleurs de Pantera sans la présence de son regretté ami. Il a tout de même évoqué le fait que si un jour une représentation holographique était faite du guitariste, il faudrait qu’elle soit absolument parfaite, et que son jeu retranscrive à la perfection le jeu de l’artiste de génie passionné qu’il était.
On finira sur une citation tirée de l’interview de Philip à ce propos, dans laquelle il a déclaré:
“If we were gonna do a hologram of Dimebag, it would have to be flawless and it would have to be perfect, just like he was every fucking night, man. No matter how piss-ass drunk he would be, once that guitar was in his hand, he was a machine, man. So it would have to be perfect.”
Comprenez : ” Si on devait faire un hologramme de Dimebag, il faudrait qu’il soit absolument parfait et sans défaut, exactement comme il l’était tous les pu**** de soir, mec. Peu importe s’il était bourré comme une queue de pelle, au moment ou il se saisissait de sa guitare, c’était une véritable machine, mec. Donc il faudrait qu’il soit parfait”.